Démissionnera ou démissionnera pas de son poste de ministre de l’Intérieur ? Telle est la question qui agite en ce moment le landerneau politique, tant à droite qu’à gauche, s’agissant de notre candidat, Nicolas Sarkozy.
L’opposition dénonce une dangereuse confusion des pouvoirs entre le candidat et le chef de la police, également en charge du scrutin électoral. On ne saurait être à la fois « juge et partie » plaide-t-elle.
L’intéressé pour sa part, oppose une fin de non-recevoir à François Hollande qui réclame cette démission. "Je partirai à une date qui a un sens", commente-t-il. "Je ne serai pas ministre de l'Intérieur au moment où démarrera la campagne officielle", à savoir le 9 avril, ajoute-t-il. "Un mois et demi avant le second tour, je serai parti". Son argument principal : il n’y a aucune raison qu’il quitte ses responsabilités, en raison d’une cabale politicienne.
Il faut dire que cette polémique est alimentée et entretenue par plusieurs révélations :
- La semaine dernière le Canard Enchaîné&nsbp; affirmait que le cabinet de Nicolas Sarkozy avait ordonné une enquête des RG sur Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France et collaborateur de Ségolène Royal, chargé de l'environnement.
- Cette semaine l’hebdomadaire satirique affirme que Les RG ont enquêté sur le patrimoine immobilier du couple Royal-Hollande. Information aussitôt démentie par Nicolas Sarkozy, qui a qualifié cette information de "calomnie" et de "mensonge".
François Fillon fait habilement remarquer que l’on n’a jamais demandé à aucun ministre dans l’histoire de la Ve République de démissionner de ses fonctions pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, y compris Lionel Jospin en 2002. Il ajoute que les « Français ont besoin de repères et que la règle doit être la même pour tous ».
Comme de nombreux autres militants ou cadres de l'UMP, je m'inquiète. Peut-être est-il temps que Nicolas quitte son poste afin de se consacrer pleinement à sa campagne. Bien sûr les deux sont possibles, mais il est temps de clarifier les choses et d'éviter un cumul de fonctions portant à confusion et apportant toujours plus d'arguments à nos opposants. Le choix revient à Nicolas Sarkozy. Peut-être doit il écouter son coeur ou son entourage proche ?
Roselyne Bachelot, Secrétaire Générale adjointe de l'UMP avait-elle aussi conseillé le Président de l'UMP de se retirer de ses fonctions de Ministre de l'Intérieur dès décembre 2006...il n'en fut rien.
Peut-être doit-il écouter ses militants qui s'inquiètent et souhaitent que le candidat ne soit pas la cible d'une opposition qui joue sans arrêt sur ses différentes fonctions ?
Si Nicolas Sarkozy, quitte son poste, en aucun cas ses partisans ne verront cela ni comme une démission, ni comme une faiblesse, mais comme l’instauration d’une pratique qui pourrait faire date.
Valentin RAMBAULT